vendredi 10 mai 2013

Le désarroi d'une famille face à un décès

Perdre un membre de sa famille est toujours douloureux, le moment a été plus difficile encore pour des Laonnois qui se sont retrouvés démunis face au décès d'un des leurs, au cours d'une nuit, fin avril. « On savait que cela pouvait arriver à n'importe quel moment. On a demandé à notre médecin ce qu'il fallait faire si cela se produisait dans la nuit, il nous a dit de faire le 15. »
Vers 2 h 30 du matin, quand le père de famille a rendu son dernier souffle, sa fille a effectivement composé le numéro du Samu : « J'ai demandé si un médecin pouvait venir constater le décès. On a d'abord demandé dans quelle chambre nous étions. La personne que j'avais en ligne pensait qu'on appelait de l'hôpital. Quand j'ai dit que nous étions un particulier, à domicile, on m'a répondu que quelqu'un allait arriver puis on m'a rappelé pour me dire que personne ne viendrait. Je n'ai pas compris. »
Le Samu ne peut rien faire
Arrivée au domicile de ses parents, la sœur appelle à son tour et s'emporte : « Que ce ne soit pas une urgence, je le comprends mais si ce n'est pas votre mission, orientez-nous. Que doit-on faire ? » Face à leur désarroi, leur interlocuteur au centre 15 n'a pas eu d'autres réponses que « que voulez-vous que je vous dise, il est mort, on ne peut plus rien faire ». La famille a tenté d'appeler les pompiers : « Nous avons été très bien reçus au téléphone, la personne comprenait notre situation mais il n'avait pas de médecin dans leur équipe pour venir constater le décès. Ils nous ont dit de faire le 15, ce qu'on avait déjà fait deux fois. »
Passé le choc de cet échange, la famille est parvenue à joindre directement leur médecin traitant et l'infirmière : « Tout a pu être fait et ensuite les pompes funèbres sont venues. » Aux côtés de leur mère, les deux sœurs s'interrogent : « Il faut choisir l'heure de sa mort. Nous n'avons pas eu de chance, notre père est décédé dans la nuit, juste avant un week-end. »
Si cette famille laonnoise a souhaité raconter ce qui leur était arrivé, c'est pour dénoncer la situation, pour que plus jamais aucune famille ne soit confrontée à cela. « Nous ne demandons rien, pas même des excuses mais nous espérons qu'une telle situation ne se reproduise plus. »
« C'était une volonté de la part de mon mari d'être à la maison alors qu'il était très malade », confie l'épouse du défunt. « Je suppose que les décès sont plus fréquents à l'hôpital qu'à domicile et donc que la gestion est plus simple mais ce n'est pas normal qu'on nous laisse comme ça, sans solution. »

http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/le-desarroi-dune-famille-face-a-un-deces

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