mercredi 19 mars 2014

Castelsarrasin. L'apprentie gendarme face à l'ex de son campagnon

Parmi les autres affaires que la présidente Vanessa Maury avait à juger durant la dernière audience du tribunal de grandes instances de Castelsarrasin (notre édition du 16 mars) celle d’une Grisollaise de 23 ans accusée de violence présumée durant une soirée en discothèque, n’a pas manqué d’occuper les débats du tribunal. Représentée par son avocate, la mise en cause présumée, une gendarme adjoint volontaire (GAV) officiant dans une brigade de l’agglomération toulousaine, contestant être l’agresseur d’une jeune Grisollaise de 17 ans. Cette dernière ayant été hospitalisée aux urgences le 15 avril dernier avec six points de sutures à l’arcade sourcilière. «Je venais à peine d’entrer dans la boîte (le Big Ben, à Grisolles) que l’ex de mon copain, m’a agressé en essayant de me frapper avec un verre qu’elle tenait à la main… Je me suis simplement protégée et le verre est parti en direction de la victime qui est une amie de mon agresseur. C’était juste, un geste impulsif pour parer son agression» lâchait la jeune gendarme. Des explications que battait en brèche l’avocate de la victime en tendant à la juge des extraits d’échanges publiés, peu après les faits, sur les réseaux sociaux entre la mise en cause et une proche de la victime.

Des conversations sur «Facebook» devenues pièces à conviction

Des échanges virulents et violents qui ne plaidaient pas pour le moins en faveur de la Grisollaise qui ne devait pas penser que ses propos tenus sur «Facebook» pourraient faire l’objet d’une pièce à conviction. L’avocate de la partie civile enfonçait le clou et réclamait de très lourds dommages et intérêts : «Ce n’est ni la pauvre victime qu’elle dit être, ni la jeune femme calme qu’elle entend présenter aujourd’hui… Ces déclarations sur «Facebook» le confirment et dévoilent qui est vraiment Melle M. Au vu des préjudices physiques et moraux de ma cliente, nous réclamons 5 000 euros de dommage, plus 1 500 euros.» Un crêpage de chignon aux lourdes conséquences pour la mise en cause sur lequel la procureur Véronique Benlafquih tenait toutefois à faire la part des choses. «Une dispute a éclaté au Big Ben, un établissement où ce genre de faits a souvent lieu (1), nous ne serons jamais sur le fond et avec certitude qui a commencé. Ce dont nous sommes plus sûrs, c’est que Melle M. a effectivement jeté un verre au visage de la victime et qu’une partie des témoignages de part et d’autre qui sont ceux de l’entourage sont pour cette raison sujet à caution. Reste que les faits sont là, la victime a eu six points au visage, ce qui n’est pas rien ; je requiers une amende de 200 euros contre Melle M.»

«Ma cliente n'a pas été expulsée de la boîte de nuit»

Un réquisitoire qui surprenait visiblement l’avocate de la mise en cause présumée qui apportait de nouveaux éléments au débat. «Cela fait un an que ma cliente reçoit des appels téléphoniques anonymes et qu’elle vit sous la menace… Doit-on rappeler que c’est «l’ex» de son copain qui a été expulsée de la boîte de nuit après les faits. Pas ma cliente ! Un point que confirme le témoigne du responsable de la sécurité de la discothèque qui a aussi indiqué que c’est ma cliente qui a été insultée et importunée par cette jeune femme qui n’a jamais accepté que son «ex» parte avec Melle M. Tout cela, c’est sûr aurait pu se terminer par une simple procédure en responsabilité civile via leurs assurances respectives… La victime cousine de «l’ex» petite amie du copain de ma cliente en a voulu autrement, c’est la raison pour laquelle nous nous retrouvons ici aujourd’hui.» Et de conclure : «Au vu du métier de ma cliente, cette procédure n’est pas anodine, c’est important pour elle que ce tribunal confirme qu’elle n’a agressé personne.» Verdict le 10 avril après délibéré de la cour.
(1) Une autre affaire de violences commises sur le parking du Big Ben le 1er janvier, était jugée durant cette audience. Une jeune femme qui s’était interposée pour faire cesser une rixe avait été violemment jetée au sol par un Nicolaïte de 22 ans. Originaire de Millau, la victime a fait l’objet de 15 jours d’arrêt de travail. Le mis en cause qui a reconnu les faits a été condamné par le TGI à une peine de 35 heures de travail d’intérêt général, l’affaire a toutefois été renvoyée à une date sine die pour faire valoir les intérêts civils de la victime qui n’était pas assistée d’un avocat.

http://www.ladepeche.fr/article/2014/03/19/1842541-castelsarrasin-apprentie-gendarme-face-ex-campagnon.html

Aucun commentaire: