vendredi 31 juillet 2020

DIAGNOSTIC ARCHÉOLOGIQUE place Fernand Marquigny



  Alain Crémont




Enfin ! Avec 8 mois de retard, les conclusions du diagnostic archéologique réalisé place Fernand Marquigny, qui devaient être rendues en novembre, ont été communiquées à la Ville.
C’est peu dire que nous attendions ce rendu avec impatience car il est un point déterminant dans le cadre des travaux de transformation du cœur de ville, de manière à nous permettre de finaliser nos réflexions sur le projet Wilmotte, la restructuration d’une offre de stationnement et la localisation du futur cinéma.
Que nous apprend ce document ? Le diagnostic révèle un sous-sol riche en vestiges archéologiques, qui apparaissent immédiatement sous l'enrobé, avec des profondeurs allant de 4,70 m à 5,70 m. L’activité contemporaine n’a pas impacté ces vestiges, nous dit-on également. Jusque-là, pas de surprise !
Les archéologues nous indiquent que la construction d’un bâtiment nécessiterait la mise en place d’un système de longrines et de pieux. Une discussion s'engagerait alors entre la ville, l'architecte et la DRAC. La fouille pourrait alors être limitée à l'emplacement des longrines.
Coût estimé entre 7 et 10 millions d'euros
La surprise arrive lorsque les archéologues nous disent qu’en cas de réalisation d'un parking enterré, une campagne de fouilles devrait être organisée. Celle-ci aurait une durée de 18 mois, mobilisant de 25 à 30 personnes, pour un coût estimé entre 7 et 10 millions d'euros, soit l’équivalent de la maison des associations, des locaux de la police municipale et de l’Atoll (salle polyvalente et pôle restauration du quartier de la gare) ou de la transformation de toutes les rues du cœur de ville.
Qui règle la facture ?
Si c’est la ville, inutile de dire que de telles contraintes sont irréalisables et énoncées de manière totalement déconnectée de la réalité de ce que sont les finances d’une ville moyenne comme Soissons ! Le même ordre de grandeur nous était déjà donné pour un tel projet sur la place de l’évêché.
Je suis fier d’être le Maire d’une ville au patrimoine riche et remarquable. Être la première capitale du royaume des Francs, c’est du concret ! Mais je m’interroge sur la possibilité pour ces cités historiques de se projeter vers l’avenir au regard des contraintes qui leur sont imposées quotidiennement. On peut comprendre alors que beaucoup d’élus soient tentés de baisser les bras, ce n’est pas notre cas.
À l’heure où s’installent, après la crise sanitaire, toujours active, de la COVID-19, une crise économique et sociale sans précédent, à l’heure où des villes engagent des programmes colossaux pour sortir la tête de l’eau, à l’heure où l’État accompagne ce mouvement à travers le plan « Action cœur de ville », il conviendrait de faciliter les projets portés par les Municipalités plutôt que de leur imposer une réglementation hors-sol et d’accompagner cette réglementation par des aides financières spécifiques.
Je compte sur les services de l’Etat pour mettre de la cohérence entre, d’un côté, les programmes d’accompagnement financier qu’il engage dans les villes moyennes et, de l’autre, la réglementation qu’il impose.
Alain CRÉMONT Maire de Soissons Président du GrandSoissons Agglomération

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