lundi 30 mai 2011

Concombre infecté : un cas à Toulouse

La présence d'une bactérie tueuse sur les concombres bio en Allemagne déclenche l'alerte en Europe. Un cas a été détecté à Toulouse. En Midi-Pyrénées, la surveillance s'organise et les producteurs bio s'inquiètent.
L'affaire du concombre contaminé menace-t-elle la filière bio ? Hier sur les marchés de la région, de nombreux consommateurs s'interrogeaient sur la provenance « biologique » des lots espagnols à l'origine d'une dizaine de décès en Allemagne.
Jusqu'à présent, la provenance de la bactérie tueuse n'a pas été localisée et de nombreuses questions se posent. L'Escherichia coli s'est-elle développée dans les maraîchages andalous où les concombres ont été cultivés ? La contamination s'est-elle produite pendant le transport, lors du déchargement ? Les engrais naturels sont-ils en cause ? En Midi-Pyrénées, la colère des producteurs est palpable, l'affaire du concombre bio jetant le discrédit sur une filière mise à mal par la bio industrialisation. « Le fumier a toujours été utilisé en agriculture. Mais comment s'étonner des dérives, quand des exploitations de dizaines d'hectares enrichissent la terre avec du lisier de porcs en batterie ! » peste l'un d'entre eux en Lot-et-Garonne.

Un cas à Toulouse

La France doit déjà compter avec trois cas d'Escherichia coli. Les trois personnes « sont bien prises en charge, leur état n'est pas inquiétant », a déclaré Françoise Weber directrice de l'Institut de veille sanitaire. « Elles ont en commun d'avoir toutes voyagé en Allemagne ou de venir d'Allemagne. » L'une habite à Hénin-Beaumont, dans le Pas-de-Calais, l'autre à Bastia et une troisième à Toulouse. Il s'agit d'une Allemande, voyageant en avion, et qui a son arrivée à Blagnac était souffrante. Elle a immédiatement été hospitalisée à Purpan, où l'on a diagnostiqué la présence d'Escherichia coli, liée à la consommation de concombres.
Le ministre de la Santé Xavier Bertrand assure : « On n'est pas dans une logique de contagion ». Cependant, l'affaire est prise très au sérieux. Une cellule de surveillance a été mise en place, notamment dans la région. L'Institut national de Veille sanitaire recommande aux médecins hospitaliers ou libéraux ayant diagnostiqué une diarrhée sanglante depuis le 20 avril chez des patients ayant séjourné en Allemagne de les signaler à l'Agence régionale de santé. En Allemagne la bactérie continue de se propager avec une rapidité et une ampleur sans précédent. Du coup, cucurbitacées, tomates et salades ont vu leur vente chuter de 90 %. Un scénario que n'osent même pas imaginer les maraîchers français.
http://www.ladepeche.fr/article/2011/05/30/1094214-concombre-infecte-un-cas-a-toulouse.html

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