mercredi 21 septembre 2011

Dix ans après, les plaies d'AZF restent à vif à Toulouse

Ce mercredi à 10h17, toutes les sirènes de la ville ont retenti pour appeler les Toulousains à communier dans le souvenir d'AZF et à oublier un instant les plaies toujours vives laissées, dix ans après, par la plus grave catastrophe industrielle qu'ait connue la France depuis 1945. Le signal lugubre s'est répandu à l'heure précise où, le 21 septembre 2001, une déflagration équivalant à un séisme de 3,4 sur l'échelle de Richter secouait la ville, semant la mort, la panique et la désolation à quelques kilomètres seulement de la place du Capitole. Ce timbre funèbre invitait chacun à se rappeler les 31 morts et les milliers de victimes de l'explosion. Puis, lointaine évocation du silence de mort qui avait suivi l'explosion, tout s'est tu pendant quelques instants sur les différents lieux de la commémoration : l'usine aujourd'hui disparue où la municipalité socialiste a tenté d'organiser la première cérémonie unitaire depuis dix ans; mais aussi le rond-point voisin du 21-Septembre, où une association de riverains, la CGT et son secrétaire général Bernard Thibault ont fait bande à part.

Puis, après la minute de silence, un cri s'est élevé sur le rond-point : "Total, assassin". Les riverains et la CGT refusent de cautionner le silence complice observé, selon eux, sur la responsabilité du groupe Total, propriétaire de l'usine. "S'il s'agit de se réconcilier avec le groupe Total, la mairie se trompe d'adresse. Avec le groupe Total, il n'y a pas d'arrangement", a déclaré le président de l'association "les Sinistrés du 21 septembre", Jean-François Grellier. La municipalité a réussi à faire converger sur le site de l'ancienne usine, autour d'une stèle qu'elle a fait déplacer exprès, un millier d'anonymes et de personnalités, nationales et locales (l'écologiste Eva Joly, le secrétaire d'Etat Benoist Apparu, Jean-Claude Mailly pour Force Ouvrière). Mais, malgré ses efforts et la main tendue à tous, y compris l'ancienne majorité municipale de droite, elle n'est pas complètement parvenue à faire se recueillir au même endroit au même moment anciens salariés et sinistrés.http://lci.tf1.fr/france/societe/il-y-a-dix-ans-une-explosion-devastait-le-site-de-l-usine-azf-6717656.html

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