vendredi 11 novembre 2011

270 tonnes de Tours Eiffel "made in China" saisies près de Paris

Les enquêteurs travaillaient sur ce dossier depuis plusieurs mois. Et leur patient travail contre la vente à la sauvette a été récompensé par une saisie spectaculaire - un record en la matière : près de 300 tonnes d'objets souvenirs. Tout ce stock était dissimulé dans un entrepôt à Aubervilliers, et 90% était constitué de Tours Eiffel made in China, "représentant un volume de 270 tonnes, soit 900 m3 de marchandises", a précisé la préfecture de police de Paris. Quatre personnes, dont un fournisseur présumé, ont également été interpellées. Elles ont été laissées libres à l'issue de leur garde à vue.

"On diagnostiquera si c'est un gros coup qui a été porté" au marché de la revente à la sauvette. "Ce qu'on peut dire c'est que c'est une prise significative. Elle figurera peut-être au Guiness de la DRPP", a estimé lors d'un point de presse le directeur du renseignement de la préfecture de police de Paris (DRPP) René Bailly.

4000 vendeurs interpellés entre mars et septembre

Les enquêteurs avaient réussi à établir, début septembre, qu'un magasin situé dans le IIIe arrondissement de Paris traitait "uniquement avec des vendeurs à la sauvette", et en approvisionnait "une centaine", a précisé la préfecture de police. Lundi, les policiers ont interpellé le gérant de ce magasin, sa femme, son fils ainsi que l'ancien gérant, "tous ressortissants chinois". "Les surveillances qu'on a été amenés à faire nous laissent penser" que cette boutique "desservait en grande partie les vendeurs à la sauvette qui travaillent sur la Tour Eiffel et le Trocadéro", a souligné René Bailly. L'enquête porte sur des faits de "travail dissimulé, vente sans facture, complicité de vente à la sauvette, blanchiment de fraude fiscale et recel", a précisé une source judiciaire.

La lutte contre la vente à la sauvette, interdite en France, constitue depuis la nouvelle loi d'orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure (dite Loppsi 2) un délit passible de six mois de prison et 3750 euros d'amende. Elle est devenue l'une des priorités de la préfecture de police de Paris. Quelque 4000 vendeurs à la sauvette ont été interpellés en région parisienne entre mars et septembre, dont près de 1200 ont été placés en garde à vue. "Avant la promulgation de la Lopssi II, nous avions près de 400 à 500 revendeurs à la sauvette sous la Tour Eiffel. Aujourd'hui, ce chiffre a été divisé par plus de dix", assure le chef du 3e district de l'agglomération parisienne.

Aucun commentaire: