samedi 21 juillet 2012

Son tracteur verbalisé dans le... XVIIe

Son tracteur roule à peine, mais se serait retrouvé mal garé en plein Paris. Un agriculteur du Sud de l'Aisne vient de recevoir une contravention. Ubuesque.

«MON tracteur ne va même pas sur la route. C'est trop dangereux ! » Jacques Gandon s'interroge. Pourtant, son Massey Ferguson de 1969 se serait retrouvé mal garé… en plein XVIIe arrondissement ! En début de semaine, cet agriculteur de Chézy-sur-Marne a reçu une « prune » pour « stationnement irrégulier ».
L'immatriculation mentionnée est celle de son tracteur hors d'âge. Vu l'état de la machine, l'erreur administrative ne fait aucun doute.
« Le tracteur n'a même pas de gyrophare arrière, ni de plaque d'immatriculation. Il ne sort jamais de notre propriété, il sert juste pour le jardin », explique Jacques Gandon. Difficile alors de croire que le jeudi 5 juillet dernier à 11 h 37, l'engin se trouvait mal garé, rue du Docteur-Heulin, à deux pas du cimetière de Montmartre. De surcroît, le véhicule mentionné sur la contravention est de marque Renault.

De nombreux cas

L'histoire pourrait paraître drôle, si l'agriculteur ne devait pas régler la contravention afin de la remettre en cause ! Ce qui est la procédure « classique » en cas de contestation de PV. D'autre part, le cas de Jacques Gandon est loin d'être isolé. Partout en France, des erreurs de ce type ont lieu. Très récemment, un agriculteur du secteur de Vic-sur-Aisne a été victime de ce genre d'erreur. Son tracteur de 3,5 mètres de haut s'était soi-disant retrouvé…
en stationnement gênant devant la porte C de l'aéroport d'Orly !
« Je ne comprends pas, s'indigne le sud-axonais Jacques Gandon. Ça coûte quoi à ceux qui verbalisent de vérifier l'immatriculation avant. En plus, ils pourraient arrêter ceux qui ont de fausses plaques. »
La mésaventure des propriétaires malchanceux peut s'expliquer de deux manières. Soit il s'agit d'une erreur d'écriture, soit d'une « doublette », autrement dit d'une usurpation de plaque d'immatriculation. Des centaines d'automobilistes sont victimes d'escrocs qui ne signalent pas l'acquisition d'un véhicule ou copient des plaques existantes ou non.
Ces cas se multiplient d'ailleurs depuis la mise en place du nouveau système d'immatriculation des véhicules (SIV) en 2009. Selon les chiffres annoncés par le ministère de l'Intérieur en début d'année, près de 5 000 personnes ont été victimes de « doublettes » en 2010, soit une progression de… 40 % par rapport à 2009.
« Là, ce n'est qu'un PV pour stationnement… Mais imaginons que l'usurpateur se soit fait flasher à 200 km/h ou qu'il ait eu un accident grave. Les conséquences ne seraient pas les mêmes », commente l'exploitant agricole du sud de l'Aisne. Tout cela pour une négligence, lors de la verbalisation…

http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/son-tracteur-verbalise-dans-le-xviie

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