vendredi 24 août 2012

Rivières (16) : le chauffard qui avait laissé pour mort un adolescent a été condamné

Gwanaël Lefeuve, un Charentais de 34 ans, a été condamné hier à quatre ans de prison, dont deux avec sursis, assortis d'une mise à l'épreuve de trois ans et d'une interdiction de passer le permis pendant sept ans, pour avoir gravement blessé, en 2011, un adolescent qui circulait à scooter, près de Rivières. Le jeune homme, alors âgé de 15 ans, avait perdu sa jambe gauche dans l'accident. Le conducteur, en état d'ivresse, avait pris la fuite.
Il est 22 h 30 passées ce 25 avril 2011. Un habitant de La Rochefoucauld rentre d'une soirée chez un ami, avec 2,12 g/l d'alcool dans le sang. Pleins phares, il déborde largement de sa voie de circulation et heurte violemment l'adolescent, collégien à La Rochefoucauld. Malgré le choc, dont le conducteur de la BMW est totalement conscient, il repart et rentre chez lui. Arrivé à son domicile, il constate les dégâts : des larges bouts de chair et de vêtements sont accrochés à son véhicule. Et il remarque que sa plaque d'immatriculation a disparu. Il appelle alors les gendarmes pour déclarer l'accident.

Éléments accablants
« J'ai tenu mon fémur dans ma main », raconte l'adolescent, projeté dans le champ voisin au moment des faits. « J'ai cru mourir. J'ai pensé à tout ce que j'allais perdre et j'ai essayé d'en finir avec la vie en me tapant la tête contre le sol », raconte-t-il, d'une voix très posée. Récupéré par les pompiers ce soir-là, il sera amputé de sa jambe gauche, une semaine plus tard.
« Ce n'est pas arrivé par hasard », insiste le président Dominique Chinour, très irrité. « Tous les témoins d'alerte lui étaient signifiés et il n'en a pas tenu compte », a ajouté le procureur Cyril Vidalie. L'ami chez qui il avait passé le début de soirée - il avait lui-même perdu deux enfants dans un accident de la route - avait en effet lourdement insisté pour que son invité, ivre, ne reprenne pas le volant. Le conducteur de la BMW était également déjà connu pour conduite en état d'ivresse et son permis de conduire avait été suspendu il y a quelques années. « Je suis accablé, a soupiré Dominique Chinour. Votre casier judiciaire n'est fait que de ça et pourtant vous continuez. Et par-dessus le marché, vous prétendez être routier ! Vous n'en êtes vraiment pas digne. »
Plaque d'immatriculation
« Cette fois-ci, j'ai bien compris. C'est imprimé », assure le trentenaire, qui s'est platement excusé devant la victime et sa famille. « J'ai été pris de panique et je le croyais mort, a-t-il ajouté pour tenter d'expliquer sa fuite. Et c'est en voyant que ma plaque d'immatriculation manquait que j'ai décidé de prendre les devants et d'appeler les gendarmes, avant qu'on ne me retrouve. » Un détail qui n'a pas manqué d'alerter la partie civile. « Aujourd'hui, je me demande si mon fils serait là si cette plaque d'immatriculation n'était pas tombée », est intervenu le père de l'adolescent. Soupirs supplémentaires du côté du procureur : « La priorité de l'accusé, c'était de se protéger. »
Insistant sur la gravité des faits, les antécédents du prévenu et la nécessité de protéger les usagers de la route, le procureur avait requis cinq ans de prison dont deux avec sursis.

http://www.sudouest.fr/2012/08/23/deux-ans-ferme-pour-le-chauffard-801402-1054.php

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